« Un journaliste n'est pas là pour défendre le pouvoir
mais pour critiquer. » Geneviève Zongo, veuve du journaliste Norbert Zongo.
La question de la démocratie est un sujet trop
sérieux pour être laissée au seul usage de nos
gouvernants, attitude qui serait d’ailleurs
contraire à l’esprit constituant l’essence même
de la démocratie, à savoir le gouvernement par
le peuple.
Or qu’en est-il ?
« La constitution qui nous régit n’a rien à envier à celles
de nos voisins. Loin d’imiter les autres peuples, nous
leur offrons plutôt un exemple. Parce que notre régime sert
les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une
minorité, on lui donne le nom de démocratie. (…) Nous
sommes en effet les seuls à penser qu’un homme ne se
mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un
citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile. Nous intervenons
tous personnellement dans le gouvernement de
la cité par notre vote ou même en représentant à propos
nos suggestions. Car nous ne sommes pas de ceux qui
pensent que les paroles nuisent à l’action.»
Ces éléments de discours ne sont nullement issus
d’une diatribe politique d’un candidat à l’élection
présidentielle, ils datent de 2500 ans et proviennent
de l’«Oraison funèbre » prononcée devant une assemblée
de citoyens athéniens par le grand stratège Périclès.
La démocratie athénienne telle qu’elle s’exprime ici,
est celle qui aura posé les fondements d’un régime
accordant à tout citoyen le droit d’être parmi
l’Assemblée des citoyens qui siège, débat, délibère et
pèse quant aux décisions finales et politiques engageant
le destin de la cité. « L’assemblée du peuple est souveraine
sur toutes les questions » déclarera Aristote.
L’intention de Périclès est clairement d’intéresser tous
les membres du corps civique à l’administration de
l’Etat, si bien que tous les citoyens puissent effectivement
prendre part à la vie politique.
Ces vers des Suppliantes, tragédie d’Euripide, en
témoignent: « Notre ville n’est pas au pouvoir d’un seul
homme. Elle est libre. Son peuple la gouverne, ses chefs
sont élus pour un an, l’argent n’y a nul privilège. Le pauvre
et le riche ont les mêmes droits. » Démocratie directe
où le peuple participe à l’organisation, à la construction
et au cheminement politique du pays.
Le mensuel l’Etranger se veut le lieu du partage, de l’expression citoyenne et pour ce faire, de l’engagement de plumes volontaires et
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