« Xenos », terme grec, apparaît pour la première fois
au sein de deux textes fondateurs de la Grèce Antique,
l’un du IXe et l’autre du VIIIe siècle, composés tous
deux avant notre ère, il y a 2 900 ans, l’Iliade et
l’Odyssée, vaste épopée relatant les exploits de la
guerre de Troie et le retour d’Ulysse vers sa patrie,
attribuée au poète Homère.
« Xenos » désigne l’étranger, mais un étranger parlant
la même langue, le même idiome, il est celui dont le
langage est compréhensible, il peut se nommer, dire
son origine, dialoguer et échanger avec l’autochtone.
L’étranger parle donc la langue du pays, et à ce titre
il peut être accueilli comme hôte, selon un rituel par
lequel on s’engage dans des présents réciproques.
Dans la langue grecque de l’Antiquité, « xenos » a donné naissance à une somme de dérivés dont « xenotimos », celui qui honore les hôtes, mot qui
fut ensuite accueilli dans la classe des noms propres, « Xenotimos ».
Dans la langue française, « xenos » a formé la racine
xeno, dont la combinaison avec le grec « phobos », la
peur, la crainte, l’effroi, a donné le terme bien connu
pour être malheureusement très souvent employé,
xénophobe traduisant la crainte, la peur de l’étranger.
De l’hospitalité grecque nous sommes passés à l’hostilité à l’encontre de l’étranger.
Or, ne considérer uniquement ce terme serait commettre
un affront envers son contraire, associant la même
racine « xeno » au grec « philia », l’amitié, l’affection,
la bienveillance, pour donner le mot xénophile, qualité d’une personne ayant de la sympathie pour les étrangers,
ouverte à ce qui vient de l’étranger, terme, il faut
le reconnaître, tristement absent de notre vocabulaire.
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